Effet de vague épisode 4: Les Scientifines

Bienvenue à l’édition de juin de l’Effet de vague! Sur les fins de semaine de test de l’eau (le dernier dimanche de chaque mois), on t’encourage à sortir et à tester un plan d’eau près de chez toi (les jours de test alternatifs sont le vendredi, le samedi et le lundi). Pour célébrer cela, “Effet de vague”, alias notre série d’experts de la fin de semaine de test de l’eau, vise à mettre en lumière les individus et les organisations qui font une différence dans le monde de l’eau.

Lorsqu’il s’agit de protéger les cours d’eau, la surveillance communautaire de l’eau n’est souvent qu’un élément d’un incroyable écosystème d’actions. Nous recrutons donc des personnes qui peuvent nous aider à approfondir nos connaissances et nous apporter de nouvelles idées. Ce sont des champions communautaires, des experts en données, des scientifiques, des détenteurs de connaissances, etc. Rejoins-nous alors qu’on apprend de ces experts et approfondit notre connaissance de l’écosystème de surveillance!

On te présente… Les Scientifines!

C’était en fin d’après-midi par une journée de printemps humide à Montréal, mais il y avait de l’excitation dans l’air. Les filles étaient assises tandis qu’une équipe de microbiologistes de l’Université de Montréal installait des microscopes, des seaux d’eau et des boîtes de Pétri. 

Nora Hamadou, animatrice du programme pour Les Scientifines depuis 13 ans, demande aux filles d’arrêter de discuter entre elles. Arrivées au point de serivice de St-Léonard des Scientifines, une zone mal desservie en matière de programmes parascolaires, les scientifiques en herbe, âgées de 10 à 12 ans, étaient ravies de mettre leur esprit curieux au travail. Pendant leur présentation, Farah Charouf et Marie Delaby de l’Université de Montréal ont expliqué comment les filles feront croître des bactéries trouvées sur diverses surfaces et dans l’eau en utilisant les boîtes de Pétri au cours de la semaine prochaine.  

À la fin de l’activité, on a parlé à Nora de son travail avec Les Scientifines. L’organisme s’engage à donner aux jeunes filles l’opportunité d’apprendre et d’essayer toutes sortes d’activités scientifiques, des montages électriques, à la culture de bactéries et, bien sûr, à l’analyse de l’eau. Chaque activité permet également de développer des compétences transversales: esprit critique, résolution de problèmes ou travail d’équipe. Fondé en 1987 par quatre femmes de l’École de travail social de l’Université de Montréal, Les Scientifines demeure à ce jour le seul programme gratuit de la grande région de Montréal qui offre des programmes d’apprentissage STIM (sciences, technologies, ingénierie et mathématiques) et transversaux pour les filles de 8 à 17 ans. 

« Nous avons aussi des invitées à qui nous demandons de venir présenter des activités en ingénierie ou en chimie, ou dans d’autres domaines. […] Si elles veulent faire de la science, elles savent que ça existe. Elles savent qu’elles sont capables de le faire. » – Nora Hamadou

Contribuer à la science participative

Depuis 2020, Les Scientifines collaborent avec le Labo Brun de la Faculté de médecine de l’Université de Montréal avec leur programme de sensibilisation. Le laboratoire, dirigé par le Dr Brun, cherche à mieux comprendre le fonctionnement des bactéries. Cela aidera à lutter contre les bactéries dangereuses.  

Les bactéries dangereuses qui deviennent résistantes aux antibiotiques sont une préoccupation croissante. Cela signifie qu’on ne peut pas les tuer facilement car elles ne sont plus affectées par les antibiotiques; notre principale méthode pour garder leur nombre sous contrôle. Comme le Dr Brun nous l’a dit, en 2019, plus de personnes sont mortes de bactéries résistantes aux antibiotiques que du virus de la COVID-19 en 2020 dans le monde. En apprendre le plus possible sur les bactéries nous aidera à mieux les combattre. 

Le public a un rôle important à jouer dans ce projet. Les gens peuvent recueillir des échantillons d’eau de leur environnement qui seront ensuite envoyés au laboratoire pour tester la résistance aux antibiotiques. Cette collaboration avec le public permettra au laboratoire de cartographier les endroits où il existe une résistance aux antibiotiques dans l’environnement et possiblement de détecter de nouvelles souches de bactéries devenues résistantes aux antibiotiques. 

« Je pense qu’il est très important d’impliquer les membres du public dans la recherche, car cela leur apprend à comprendre comment se fait la recherche. Qu’est-ce qu’une découverte? Comment est-ce qu’on obtient des faits vérifiables qui font avancer les connaissances. » – Dr Yves Brun

Les Scientifines aident le Labo Brun en créant des vidéos de formation pour leur programme de sensibilisation. Avec l’aide de Water Rangers, le laboratoire a mis au point de petits kits d’échantillonnage d’eau. Comme nos petits kits, ceux-ci servent à mesurer les paramètres de base de la qualité de l’eau, mais ils permettent également aux gens de prélever un échantillon d’eau qui est envoyé au Labo Brun pour analyser la présence de bactéries résistantes aux antibiotiques. La vidéo de formation des Scientifines explique comment utiliser les kits, télécharger les données sur la plateforme Water Rangers et pourquoi il est important que les gens s’impliquent. Les “micro” kits du Labo Brun ont été distribués dans les bibliothèques locales et lors d’événements de sensibilisation. Tu peux voir certains des résultats des tests de résistance aux antibiotiques sur le groupe du Labo Brun sur notre appli de données. La galerie ci-dessous donne un exemple des données collectées et partagées sur les bactéries à l’aide des micro kits utilisés au Canal Lachine à Montréal.

De l’espoir pour l’avenir

Quand elle parle des Scientifines aidant les jeunes filles à prendre confiance en elles, le visage de Nora s’illumine. Elle espère que ce programme équipera les filles pour tout type de carrière qu’elles pourraient souhaiter. Plus que cela, il s’agit de nouer des amitiés et de créer une communauté de soutien où elles se sentent à l’aise de poser des questions et d’apprendre les STIM.

Épisodes précédents de l’Effet de vague

Merci au Conseil national de recherches d’avoir aidé à financer les fin de semaines de tests et cette série d’experts.